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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 16:50

La loi d'adaptation de la société au vieillissement révise les instances de la gouvernance locale. Elle crée notamment le conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie, commun à la représentation des personnes âgées et des personnes handicapées. Le CDCA devra être consulté sur un grand nombre de documents, mais sans aucun pouvoir décisionnel.

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 16:47

En 2014, 62 000 étudiants, dont plus de 80 % de femmes, étaient inscrits dans des filières de travail social. Un tiers suivait une formation de niveau V et près de la moitié de niveau III. L'âge moyen est élevé (31 ans), traduisant souvent une reprise d'activité. Avec une exception de taille pour les formations de niveau III dans lesquelles la moyenne d'âge est de 24 ans.

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 14:27

Avant le 8 mars 2016, tous les salariés déjà en poste dans les entreprises le 7 mars 2014 devront avoir bénéficié de leur premier entretien professionnel. A défaut de respecter la loi, les employeurs s'exposent à des sanctions, mais pas dans l'immédiat.

L'entretien professionnel est obligatoire dans toutes les entreprises depuis le 7 mars 2014 (article L. 6315-1 du code du travail), date d'entrée en vigueur de la loi formation du 5 mars 2014. Tout salarié de l'entreprise doit bénéficier de cet entretien, distinct de l'entretien annuel, consacré à ses perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualifications et d’emploi. Il a lieu tous les deux ans.

Un entretien professionnel au plus tard le 7 mars 2016

Dans la mesure où cet entretien est obligatoire depuis le 7 mars 2014, les entretiens professionnels des salariés déjà en poste le 7 mars 2014 doivent être réalisés au plus tard le 7 mars 2016. Pour les salariés recrutés ultérieurement, les entretiens doivent avoir lieu dans les deux ans suivant le recrutement.

Rappelons qu'un entretien professionnel doit également être proposé au salarié après certaines absences longues comme le congé de maternité ou d'adoption, le congé parental..

Sanctions encourues par l'employeur qui ne fait pas passer l'entretien professionnel

L'entreprise de 50 salariés et plus qui ne fait pas passer d'entretiens professionnels à ses salariés peut être sanctionnée, mais cette sanction ne s'appliquera pas en 2016 (en revanche, dans les entreprises de moins de 50 salariés rien n'est prévu). Les premières sanctions éventuelles n’interviendront qu’entre mars 2020 et mars 2022, soit six ans à compter de la date de mise en œuvre du premier entretien professionnel.

En effet, l'article L. 6323-23 du code du travail ne prévoit de sanctions que pour les salariés qui n'ont pas bénéficié, au cours des six dernières années de présence, des entretiens professionnels et d’au moins deux des trois mesures mentionnées dans l’état des lieux récapitulatif (action de formation, certification ou VAE, progression salariale ou professionnelle).

Dans ce cas, l'entreprise devra alors (articles L. 6323-23 et R. 6323-3 du code du travail) :

  • abonder le compte personnel de formation de chaque salarié concerné de 100 heures de formation supplémentaires pour les salariés à temps plein et de 130 heures pour les salariés à temps partiel ;
  • verser une contribution forfaitaire à l’OPCA s’élevant à 3 000 € par salarié à temps plein concerné et à 3 900 € par salarié à temps partiel.

Eleonore Barriot, ActuEL-RH

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 14:56

Nos prochains stages 2015 novembre-décembre
Encore quelques stages disponibles pour vous former et finaliser votre plan de formation

COMPTABILITÉ, GESTION

Stage 27/2015 « Le programme d'investissement : plan pluriannuel de financement et choix des investissements » (3 jours) - mercredi 18, jeudi 19 et vendredi 20 novembre > Programme > inscription

Stage 25/2015 « L'analyse financière : maîtriser les équilibres financiers et budgétaires » (5 jours) - mercredi 25, jeudi 26, vendredi 27 novembre, jeudi 3 et vendredi 4 décembre > Programme > inscription
il reste 2 places pour ce stage


PROJETS, ÉVALUATION

Stage 19/2015 « Être 'Référent qualité - évaluation' en établissement et service médico-social et social : posture, méthodes et outils » (2ème session, nouveau format sur 2 JOURS) - jeudi 26 et vendredi 27 novembre > Programme > inscription

DROIT SOCIAL

Stage 44/2015 « Les contrats à temps plein et à temps partiel » - mardi 17 novembre > Programme > inscription

Stage 45/2015 « Le recours au CDD et à l’intérim » - mardi 24 novembre > Programme > inscription

Stage 46/2015 « La rupture du contrat de travail » - jeudi 3 et vendredi 4 décembre > Programme > inscription

tous nos prochains stages en format PDF

consultez également la présentation de nos formateurs
et feuilletez le catalogue 2016

Nous restons à votre disposition pour construire ensemble des programmes adaptés à vos besoins et répondre à toutes vos questions.

Lyon
Annick Claud-Girard (secrétariat) et Anne-Angélique Fauvet
04.72.84.78.16 - formation@uriopss-ra.asso.fr

> plaquette de présentation de l'Uriopss > nos compétences > trombinoscope de l'équipe

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 13:37

Lors de la conférence de presse, Initiative rare : trois fédérations de la CFDT (dont Santé-sociaux) se sont associées pour lancer une campagne "Le social est une richesse". Le 22 septembre, diverses initiatives ont eu lieu en régions et à Paris. Objectif : changer le regard des politiques et de la société sur le social. Et vu le découragement des professionnels, ça urge selon les syndicalistes.

On les avait aperçus lors de l'intervention de Manuel Valls le 2 septembre à l'occasion de la remise du rapport de Brigitte Bourguignon : ces gros pin's sur fond orange accrochés sur la poitrine d'une poignée de responsables de la CFDT. Avec ce slogan explicite : "Le social est une richesse". Une façon habile de faire du teasing...

Libérer les têtes...

L'explication a été donnée ce 22 septembre lors d'une conférence de presse au siège des fédérations cédétistes, boulevard Simon Bolivar (un personnage emblématique de la libération des colonies espagnoles en Amérique latine). Pour le syndicat réformiste, la société doit se libérer de cette idée répandue selon laquelle le social est un coût qu'il faut réduire absolument pour rétablir l'équilibre dans les comptes sociaux et publics. Trois fédérations de la CFDT (Santé/sociaux, Interco et enseignement) se sont associées pour porter un message radicalement différent.

... et changer de lunettes

Une fois n'est pas coutume, les syndicalistes n'égrènent pas un chapelet de revendications et de demandes. Ils sont là pour demander à la société et à ses représentants politiques de changer de lunettes. Les responsables des trois fédérations qu'on n'a pas coutume de voir côte à côte défendent l'idée que les budgets sociaux ne sont pas une charge pour la société, mais un investissement qui prépare l'avenir. "Est-ce qu'aujourd'hui, le gouvernement est vraiment en mesure de porter les enjeux des métiers du social ?", interroge Yves Letourneux, secrétaire général adjoint de la fédération Interco (réunissant les agents des collectivités locales). Car les beaux discours tenus par Manuel Valls et Marisol Touraine sur le rôle irremplaçable des professionnels du social ne suffisent pas à épancher la soif de progrès social des professionnels.

La protection de l'enfance maltraitée

La question de la protection de l'enfance est souvent citée. La CFDT soutient les propositions d'amélioration portées par Laurence Rossignol, mais affirme que sans moyens nouveaux, aucun des dispositifs annoncés pour améliorer la situation ne sera mis en oeuvre efficacement. "Chaque mois en Ille-et-Vilaine, témoigne Olivier Frezel (Interco), nous avons au moins une mesure de protection de l'enfance prise par le juge qui ne peut être exécutée du fait d'un manque de solutions concrètes."

Travail social périphérique

Partout, la question de la prévention revient. Comment améliorer l'état général sanitaire de la population, comment réduire le coût humain et financier des grands fléaux (tabac, alcool, drogue) si on n'investit pas dans la présence de professionnels du social ? Frédéric Sève, le secrétaire général du Sgen (Education nationale), explique que son syndicat s'est battu pour qu'une partie des 54 000 postes nouveaux créés dans le cadre de refondation de l'école soit attribuée à d'autres personnels que les enseignants. Résultat ? "Nous avons juste réussi à gratter quelques postes. Comme quoi le travail social est toujours considéré comme périphérique", déplore le patron du Sgen.

Une initiative venue de la base

Ce 22 septembre, les équipes locales de la CFDT avaient toute latitude pour prendre des initiatives afin de sensibiliser les élus, les responsables de l'administration (ARS, conseils départementaux) et la population. Le syndicat sait que le combat s'inscrit dans la durée car le discours sur les dangers de l'assistanat est bien ancré chez une bonne partie de la population. Et puis, les annonces sur une baisse de la fiscalité des ménages ne va pas dans le sens d'une augmentation de l'Ondam permettant de créer ces postes réclamés, entre autres, dans le secteur du vieillissement, de la protection de l'enfance ou de l'insertion.
Le syndicat, qualifié généralement de réformiste, prévient : la colère monte sur le terrain. Selon Clotilde Cornière, secrétaire nationale de la fédération Santé-sociaux, "c'est la base qui a demandé au syndicat de lancer ce mouvement." Et Nathalie Canieux, sa secrétaire générale, d'ajouter: "Le discours qui insiste sur le coût du social empêche les responsables politiques d'avoir du courage."

Par Noël Bouttier

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 13:36

Les calculettes surchauffent. À mesure que les syndicats de fonctionnaires font connaître leur décision de signer ou pas le protocole d'accord Lebranchu - qui prévoit entre autres le passage des travailleurs sociaux en catégorie A - le décompte se fait de plus en plus précis. À six jours de la date butoir, il semblerait que le camp du "oui" soit minoritaire.

Manuel Valls et Marylise Lebranchu ont eu beau mouiller la chemise, la partie semble presque jouée : il paraît pour l'heure compromis de trouver une majorité syndicale pour signer le projet d'accord "sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations dans la fonction publique" (PPCR) - soumis à la signature en juillet dernier - et qui prévoit une revalorisation des fonctionnaires de la filière sociale au niveau licence, et donc un passage de la catégorie B à la catégorie A.
Le chef du gouvernement et la ministre de la fonction publique se sont montrés fermes sur ce point : "cet accord devra, pour être applicable, recueillir la signature d'une majorité des syndicats de la fonction publique". A défaut, aucune des mesures qu'il contient ne sera appliquée. Le problème c'est qu'il ne porte pas uniquement sur la filière sociale ; la revalorisation des travailleurs sociaux est liée à un tas d'autres clauses dont les syndicats - certains d'entre eux - ne veulent pas.

Pas de majorité syndicale

A six jours de la date butoir - le 30 septembre -, les chances d'obtenir un accord sont maigres. Après les signatures de la FSU (8 %), de la CFE-CGC (2,9 %), de la CFTC (3,3 %), de la FA-FP (2,6 %) et de l'Unsa (10,3 %), le camp du "oui" rassemble 27,1 % des voix. Seulement voilà, FO est venu lundi 21 septembre doucher les espoirs des plus optimistes : en annonçant qu'elle voterait "contre", Force ouvrière emporte avec elle ses 18,6 % de voix. Solidaires (6,8 %) et la CGT (premier syndicat de fonctionnaires avec 23,1 % de représentativité) devraient faire de même.
Le vote favorable de la CFDT (19,2 %) - attendu ce 24 septembre - ne porterait les voix du "oui" qu'à 46,3 %, soit moins que les 50 % requis pour un accord majoritaire.

Les travailleurs sociaux ne pèsent pas autant que les infirmières

La pilule risque d'être difficile à avaler chez les travailleurs sociaux. Jean-Marie Vauchez, président de l'Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones), ne cache pas sa colère : "Je suis consterné que les organisations syndicales ne signent pas. C'est une avancée attendue par les travailleurs sociaux depuis longtemps. Nous sommes dans un contexte de pénurie totale : les salaires sont bloqués depuis des années dans le public et dans le privé, tandis que le coût de la vie ne cesse d'augmenter". Il regrette que "les travailleurs sociaux passent toujours tout à la fin, bien après toutes les catégories" alors qu'en termes d'effectifs, leur poids est loin d'être négligeable.

Les travailleurs sociaux de niveau III relevant d'employeurs publics représentent environ 65 615 équivalents temps plein (ETP), dont environ 7 400 dans la fonction publique de l'Etat (FPE) ; 44 000 dans la fonction publique territoriale (FPT), surtout concentrés dans les départements ; et 14 000 dans la fonction publique hospitalière (FPH).


Alors pourquoi leur voix porte-t-elle si peu ? Manque information, déficit de représentation, difficultés à fédérer une profession atomisée, financeurs multiples… Autant de raisons qui peuvent expliquer la discrétion de leurs revendications dans l'espace public. "Les travailleurs sociaux du secteur social et médico-social pèsent moins que les personnels du sanitaire", pressent Jean-Marie Vauchez, persuadé que "jamais un syndicat n'aurait pris le risque de signer contre les infirmières". En tout cas, prévient-il, "si les syndicats ne signent pas, il va falloir qu'ils nous expliquent pourquoi. D'autant qu''ils ont milité à nos côtés, et signé des pétitions pour obtenir une reconnaissance au niveau licence ; FO et la CGT étaient même des fers de lance", se souvient le président de l'Ones, pour qui "il faut savoir prendre ce que l'on nous donne d'un côté et continuer le combat de l'autre".

"Chantage" du gouvernement

Un peu gêné aux entournures, le camp d'en face affûte ses arguments. Dans un communiqué du 21 septembre, FO explique que ce protocole est "insuffisant et n'offre pas la revalorisation attendue par les agents publics" ; le syndicat refuse "la culpabilisation ou l'ostracisation des organisations syndicales indépendantes". Luc Delrue, secrétaire fédéral des services publics et de santé FO, abonde en ce sens : "C'est un marché de dupes. Manuel Valls rend les syndicats responsables mais il faut savoir que le processus de revalorisation de la filière sociale ne débuterait qu'en 2018. Donc, nous n'avons aucune garantie d'un réel passage en catégorie A. Notre positionnement n'est pas dirigé contre la filière sociale, nous portons cette revendication de longue date. Mais accepter ces conditions, c'est refuser de continuer le combat pour obtenir le rattrapage de pouvoir d'achat lié au gel du point d'indice dans la fonction publique depuis 2010. Nous espérons réunir dans un avenir proche un rapport de force suffisant et nous n'allons pas abandonner la bataille. Nous voulons mettre un coup d'arrêt à la politique d'austérité et espérons que le gouvernement prendra ses responsabilités. Nous sommes pour une augmentation générale des salaires", explique le responsable FO.

Même si le chiffrage de l'ensemble des mesures contenues dans le protocole d'accord Lebranchu n'apparaît pas clairement, le coût de la réforme des grilles salariales est évalué entre 4,5 à 5 milliards d'euros pour l'ensemble de la fonction publique à l'horizon 2020 (chiffres de la Cour des comptes).


Si à la CGT, on ne tient pas trop à s'exprimer avant la décision officielle qui tombera le 29 septembre, on se justifie également : "Nous ne sommes pas un syndicat corporatiste, il faut voir l'intérêt général, le protocole est beaucoup plus large. De plus, 2018 n'engage personne, le gouvernement ne sera plus le même. Enfin, si le gouvernement veut nous donner la catégorie A, il peut nous la donner par ailleurs. A la CGT, ce qui bloque c'est le point d'indice. On ne doit pas opposer les uns aux autres", affirme Magali Giorgetti, secrétaire nationale du syndicat de la CGT éducation, membre du bureau national UGFF-CGT.
Evelyne Rossignol et Corinne Normand (CGT services publics collectivités territoriales) reconnaissent que "les travailleurs sociaux sont demandeurs de ces mesures". Elles sont cependant convaincu qu'ils "sont tout à fait capables de comprendre qu'elles relèvent d'un ensemble plus vaste". Là-aussi, le calendrier pose question : "C'est un peu facile pour un gouvernement qui ne sera peut-être plus là, de s'engager aujourd'hui. En plus cet accord ne s'appliquera que s'il y a des décrets qui suivent car les collectivités ne sont pas obligées de mettre en œuvre un accord du gouvernement, en vertu du principe de libre administration. Il est trop simple de culpabiliser les organisations syndicales qui n'auront pas signé l'accord".

"Perdre son âme"

Au-delà des manoeuvres syndicales, la timide mobilisation autour de ces questions cache également des inquiétudes profondes sur le devenir des professions du social. "Ces derniers temps, nous avons un peu mis la pédale douce sur cette exigence de reconnaissance au niveau licence", explique Jean-Marie Vauchez (Ones), car les pouvoirs publics tentent "de nous vendre le niveau licence contre la réforme des diplômes". "On se dirigerait vers un professionnel de catégorie A de niveau licence – de type "Sozialarbeiter" en Allemagne, quelqu'un qui coordonnerait le parcours de l'usager ou le travail d'une équipe mais ne serait pas sur le terrain. Nous craignons que cela nous éloigne de notre cœur de métier, qui consiste avant tout à accompagner les gens. Le risque serait de perdre notre âme en échange d'une revalorisation au niveau licence", conclut méfiant le président de l'Ones.

Par Linda Daovannary , (TSA)

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 13:31

PLFSS 2016 : on reprend (à peu près) les mêmes et on recommence...

Conférence de presse à Bercy

Marisol Touraine et Christian Eckert ont présenté devant la presse le plan de financement de la sécurité sociale. En 2016, on va se serrer la ceinture pour tenter de ramener les déficits sociaux en-dessous des 10 milliards d'euros. Le médico-social devrait voir son enveloppe augmenter de 1,9 % et les Ehpad recevoir 100 millions d'euros supplémentaires pour les soins.

Dans le langage journalistique, on appelle ça des "marronniers". Ce sont des événements qui arrivent à date régulière et que la presse doit traiter en essayant de trouver un angle original. Dans cette catégorie, on peut ranger aussi bien le beaujolais nouveau que le départ en vacances des juillettistes, la rentrée des écoles ou bien encore la présentation du PLFSS (1). Cela se passe toujours fin septembre à Bercy. Se retrouvent à la tribune le ministre, ou secrétaire d'Etat, du budget (pour la seconde fois, Christian Eckert) et sa consoeur des affaires sociales (l'inamovible Marisol Touraine). Le premier expose les équilibres généraux des comptes de la sécurité sociale, la seconde explique les choix faits en matière de dépenses pour l'hôpital, la médecine de ville et le médico-social.

Le déficit ramené à 10 milliards

Les ministres ont pris l'habitude de se faire désirer une petite heure avant de délivrer leur verdict ; les journalistes, nombreux, passent le temps en envoyant des tweets et en papotant. Soudain, comme à la cour de Versailles, une armée de conseillers ministériels prend place dans la salle, suivie des deux ministres de la République. On peut commencer.
Pédagogue, le secrétaire d'Etat chargé du budget a expliqué l'action du gouvernement pour redresser les comptes sociaux. Sans grande surprise, Christian Eckert s'est félicité de la réduction des déficits des comptes sociaux. "Les résultats financiers du régime général de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) en 2014 ont été nettement supérieurs que prévu, puisque le déficit s'est réduit de 2 milliards d'euros de plus que la prévision de la loi de financement de la sécurité sociale." Et le secrétaire d'Etat d'indiquer que l'objectif pour 2016 est de ramener le déficit à moins de 10 milliards d'euros. Autant dire que la dépense publique ne va pas être à la fête, cette année encore.

"Une politique juste et soutenable"

Marisol Touraine refuse le procès en sorcellerie fait au gouvernement de Manuel Valls qui sacrifierait les idéaux de gauche. "Cette politique est juste - chaque année, de nouveaux droits sont apportés. Elle est soutenable - chaque année, nous réduisons les déficits." La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a annoncé que l'objectif national des dépenses de l'assurance maladie (Ondam) devrait être contenu à 1,75 % en 2016. Cela doit représenter 3,4 milliards d'euros d'économies (l'effort demandé était de 3,2 milliards l'année dernière).
De façon plus concrète, la ministre annonce des avancées en 2016 pour aller vers la protection universelle maladie : "les changements de caisse de sécurité sociale se feront en un clic, tout majeur deviendra assuré à part sans passer par la case ayant droit, la carte Vitale pourra être obtenue dès 12 ans."

Action contre l'obésité...

De façon assez classique, Marisol Touraine insiste sur le renforcement de la prévention et de l'accès aux soins de premier recours, conformément au projet de loi sur la santé, encore en discussion au Parlement. Par rapport à l'obésité qui touche dix fois plus les enfants d'ouvrier que ceux des cadres, une expérimentation devrait être lancée en 2016 ; de même l'accès à la contraception pour les mineures devrait encore être facilité avec une meilleure prise en charge des analyses biologiques.

... et pension alimentaire

Sur le front de la lutte contre la pauvreté, la ministre a annoncé que le système de garantie des impayés de pension alimentaire, expérimenté dans une vingtaine de départements, allait être généralisé, à travers "la garantie d'une pension alimentaire minimale de 100 euros par enfant et le recouvrement des moyens de recouvrement des pensions non ou irrégulièrement payées".

Ondam médico-social + 1,9 %

Concernant les structures du médicosocial, il faut regarder le dossier de presse pour trouver quelques informations (Marisol Touraine n'ayant rien dit dans son discours d'une dizaine de minutes). Rien de très neuf, en fait ! L'Ondam médicosocial devrait progresser 1,9 % en 2016, soit 18,2 milliards d'euros. Voici un an, la même ministre annonçait une croissance de 2,2 %. Donc, la dépense publique devrait continuer à augmenter, mais à un rythme plus faible.

100 millions pour les Ehpad, comme en 2015

Bien entendu, le gouvernement s'engage à financer les divers plans : grand-âge, Alzheimer, autisme (21,4 millions d'euros en 2016 dans le cadre du 3e plan autisme), etc. Histoire de n'oublier personne, le PLFSS 2016 devrait consacrer 100 millions d'euros au renforcement des soins des Ehpad. De même, la réouverture du tarif global pour ces établissements devrait coûter 10 millions d'euros. Quand on reprend les chiffres du PLFSS 2015, les mêmes chiffres avaient été annoncés. On reprend les mêmes...

(1) Projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Par Noël Bouttier in TSA

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3 septembre 2015 4 03 /09 /septembre /2015 08:34

Remise du rapport Bourguignon à Manuel Valls le 2 septembre

Après avoir reçu le rapport de la députée Brigitte Bourguignon, Manuel Valls a donné mission à Marisol Touraine et Ségolène Neuville d'établir pour la fin octobre un plan d'action qui viendra clore la séquence des Etats généraux du travail social (EGTS).

"Le travail social, ce n'est pas son milieu naturel. C'était très important qu'il tienne ce discours de reconnaissance des travailleurs sociaux", a réagi François Chérèque à l'issue de l'intervention du Premier ministre, Manuel Valls, ce 2 septembre dans la salle Laroque du ministère des affaires sociales où quelque 200 personnes avaient fait le déplacement (travailleurs sociaux, étudiants, responsables associatifs et syndicaux, employeurs, représentants des collectivités locales, des institutions, etc.).
L'ancien numéro 1 de la CFDT, devenu le gardien de la mise en oeuvre du plan de lutte contre la pauvreté, n'a eu de cesse d'appeler (ici et ) à un portage politique fort des fameux Etats généraux du travail social (EGTS) engagés depuis près de deux ans. Il semble enfin avoir été entendu par le gouvernement : Marisol Touraine (affaires sociales), Ségolène Neuville (lutte contre l'exclusion), Marylise Lebranchu (fonction publique), Thierry Mandon (enseignement supérieur et recherche) étaient présents au côté de Manuel Valls à l'occasion de la remise du rapport commandé à Brigitte Bourguignon.

Apaiser les tensions

Très applaudie, la députée socialiste du Pas-de-Calais (par ailleurs "mère de trois travailleurs sociaux") a remis un rapport ("Reconnaître et valoriser le travail social") qui rend compte des besoins et des contraintes du travail social d'aujourd'hui, tout en tentant d'apaiser les craintes suscitées par le projet de réarchitecture des diplômes porté par la Commission professionnelle consultative du travail social et de l'intervention sociale (CPC). Il apparaît aujourd'hui clairement que la proposition radicale d'un diplôme unique par niveau est écartée ; pour favoriser néanmoins la mobilité professionnelle, le rapport plaide pour la construction d'un socle commun de connaissances et de compétences (qui pourrait représenter 30 % de la durée des enseignements pour les diplômes de niveau III). La mission formule en tout 23 propositions, dont l'inscription d'une définition du travail social dans le CASF ou encore la création d'une Délégation interministérielle du travail social et de l'intervention sociale.

Deux mois pour finaliser un plan d'action

Que va-t-il désormais se passer ? Le Premier ministre a demandé à Marisol Touraine et à Ségolène Neuville d'élaborer un plan d'action pour le travail social d'ici la fin du mois d'octobre et en a énuméré les grands axes.

- Passage en catégorie A
"Je sais à quel point cette réforme est attendue !", a déclaré Manuel Valls en faisant référence au projet d'accord "sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations dans la fonction publique" que Marylise Lebranchu a soumis aux organisations syndicales et qui prévoit un accès des travailleurs sociaux à la catégorie A. Le chef du gouvernement a prévenu néanmoins que "cet accord devra, pour être applicable, recueillir la signature d'une majorité des syndicats de la fonction publique" (le nombre de signatures syndicales sera connu fin septembre 2015). "Je souhaite vivement que cette majorité puisse être trouvée et qu'elle entraîne aussi le secteur privé !", a confié Manuel Valls.

- Formation, recherche, travail en réseau
Les formations aux différents métiers du travail social "doivent être davantage harmonisées, afin que [les travailleurs sociaux aient] tous un corpus de connaissances communes", ce sans remettre en cause "la pluralité des diplômes et [des] métiers", a plaidé le Premier ministre. Autre piste d'évolution : faire du travail social "un champ de recherche universitaire à part entière" pour lui permettre "d'être mieux connu et reconnu".
Enfin, le travail en réseaux des professionnels, la simplification des dispositifs (pour que les travailleurs sociaux puissent "se recentrer sur leur coeur de métier") et la gouvernance, seront également des thèmes développés dans la feuille de route que les ministres ont deux mois pour finaliser, avant de clore la séquence des EGTS.

Par Linda Daovannary

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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 12:56
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19 juin 2015 5 19 /06 /juin /2015 08:22

Invitée à clore la première journée des assises de la protection de l'enfance hier à Rennes, la secrétaire d'Etat à la famille Laurence Rossignol a détaillé - comme promis début juin - la feuille de route pour la protection de l'enfance 2015-2017, listant 101 actions qui pour certaines relèvent du registre législatif ou réglementaire. Synthèse.

Si les principaux axes de la feuille de route de Laurence Rossignol ont été dévoilés en début de mois, il a fallu attendre le 15 juin pour prendre connaissance de la version définitive de ce plan d'action élaboré par le gouvernement au terme de plusieurs mois de concertation. A l'occasion des 8e assises nationales de la protection de l'enfance (organisées par le Journal de l'action sociale et l'Odas), la secrétaire d'Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie, a donc réservé aux 2 000 professionnels présents à Rennes la primeur des 101 actions devant être mises en oeuvre d'ici 2017. Certaines trouvent leur traduction législative dans la proposition de la loi Meunier relative à la protection de l'enfant en cours d'examen au Parlement, d'autres supposent des décrets ou de simples mesures d'encadrement des pratiques professionnelles. Tour d'horizon.

1/ Meilleure prise en compte des besoins de l'enfant

Pour éviter les ruptures dans les parcours des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE) que peuvent provoquer les changements de lieux de placement, ou les allers-retours entre le domicile et les lieux d'accueils, le gouvernement veut soutenir toutes les initiatives "visant à mieux prendre en compte les besoins de l'enfant et les ressources de son environnement afin de favoriser la stabilité de son parcours". Et le projet pour l'enfant (PPE) en fait partie.

Projet pour l'enfant

Encore "trop peu utilisé", le PPE doit être "redéfini et mobilisé". Toutes les personnes qui comptent pour l'enfant, "les détenteurs de l'autorité parentale évidemment, mais aussi, les personnes qui s'occupent de lui quotidiennement comme les assistants familiaux par exemple, les proches", devront trouver leur place dans ce PPE centré sur l'intérêt de l'enfant.
Voici quelques-unes des actions prévues dans la feuille de route pour garantir son effectivité et harmoniser des pratiques trop souvent disparates, comme le déplore l'Oned ou la Défenseure des enfants.

  • Action 5 - Redéfinir le PPE (article 5 de la proposition de loi Meunier sur la protection de l'enfant)
  • Action 6 - Renforcer la vérification de l'adéquation du projet aux besoins de l'enfant : rapport annuel de situation / tous les 6 mois pour les moins de 2 ans (art 9 PPL Meunier)
  • Action 13 - Faciliter l'établissement et l'utilisation du PPE pour favoriser sa généralisation (référentiel commun)
  • Action 14 - Préciser par décret la trame du rapport annuel de situation de l'enfant
  • Action 15 - Mieux prendre en compte les besoins spécifiques des enfants en situation de handicap
  • Action 17 - Simplifier les procédures administratives en protection de l'enfance, etc.


Modes d'intervention

D'autres actions ont pour objectif d'adapter les modes d'intervention en s'inspirant des "expériences de diversification des modalités d'intervention en protection de l'enfance" qui se sont "multipliées dans les derniers schémas départementaux". La feuille de route prône "la construction d'outils partagés pour accompagner les professionnels dans la mise en oeuvre des décisions, notamment dans les situations qui nécessitent des approches spécifiques, comme l'accompagnement des mineurs isolés étrangers" (MIE).
Voici quelques-unes des actions prévues pour adapter les modes d'intervention :

  • Action 19 - Installation d'une commission pluridisciplinaire et pluri-institutionnelle pour examiner les situations des enfants les plus vulnérables (art 7 de la PPL Meunier)
  • Action 20 - Diversifier les réponses institutionnelles en prenant appui sur les ressources de l'environnement de l'enfant, encourager le recours au tiers digne de confiance (art. 11 bis PPL Meunier et art. 5 B)
  • Action 22 - Valoriser le rôle des services d'aide à domicile en proximité des familles (art. 21 ter A de la PPL Meunier)
  • Action 27 - Sécuriser l'accueil familial en soutenant mieux les assistants familiaux et en les intégrant davantage dans l'équipe éducative
  • Action 31 - Instaurer un groupe de réflexion DGCS-DPJJ autour de la prise en charge des MIE, en parallèle de l'étude de l'Oned sur la question, etc.


Clarifier les statuts

Certaines situations exigent des aménagements de l'exercice de l'autorité parentale sans que cela ne mette nécessairement en cause la filiation de l'enfant. Un travail sera conduit pour clarifier les différents statuts, et en faciliter l'accès quand l'intérêt de l'enfant le commande.

  • Action 38 - Clarifier les réponses à mobiliser en protection de l'enfance, depuis l'assistance éducative jusqu'aux projets d'adoption et le rôle des parquets en articulation avec les autres acteurs de la protection de l'enfance

2/ Meilleure repérage du danger

"Si les départements se sont pour la plupart saisis des dispositions de la loi de 2007 réformant la protection de l'enfance pour organiser le recueil et l'évaluation des informations préoccupantes (IP), le repérage et le traitement du « danger grave » pourraient être encore améliorés", peut-on lire dans le document du gouvernement.

  • Action 48 - Préciser par décret les conditions d'évaluation de l'information préoccupante


Des mesures visent par ailleurs "à renforcer le suivi des enfants en danger dans les moments de fragilités, comme la sortie de placement ou dans le cadre des visites médiatisées". Le gouvernement relève que la pratique de ces visites en présence de tiers "pose aujourd'hui question [lire notre enquête] et [que] leur augmentation considérable justifie des ajustements".

  • Action 55 - Préciser les modalités de mise en oeuvre des visites médiatisées (Décret)

3/ Prévention


Si la loi de 2007 a inclus la prévention dans les missions de protection de l'enfance, son développement "reste limité et sa mise en oeuvre cloisonnée". La feuille de route contient donc des mesures visant "la coordination et la promotion des actions de prévention en faveur de l'enfant, mais aussi de ses parents".

  • Action 57 - Favoriser la création des centres parentaux pour la prise en charge des enfants avec leurs deux parents (art. 5 E de la PPL Meunier)
  • Action 58 - Promouvoir l'entretien prénatal précoce
  • Action 61 - Réaffirmer le rôle de la prévention spécialisée (art. 5 A de la PPL Meunier), etc.

4/ Gouvernance et décloisonnement

La protection de l'enfance, à la fois interministérielle et décentralisée, oblige à une gouvernance à deux niveaux "qui doit être renforcée et facilitée".

  • Action 67 - Créer un conseil national de protection de l'enfance (art. 1 de la PPL Meunier)
  • Action 72 - Clarifier les modalités de contrôle et d'accompagnement des établissements et services de protection de l'enfance
  • Action 75 - Mettre en place un protocole visant à coordonner les actions de prévention conduites par les départements, les CAF, les services de l'Etat, à partir d'une analyse partagées des besoins sur chaque territoire (art. 1 bis PPL Meunier)
  • Action 77 - Améliorer la coordination des schémas des différents secteurs intervenant à quelque titre que ce soit en matière de protection de l'enfance

5/ Formation des cadres et des équipes

La formation des cadres et des équipes "constitue certainement l'un des leviers les plus importants à mobiliser pour soutenir l'évolution des pratiques professionnelles et l'innovation", estime le gouvernement. La spécificité de l'exercice de missions de protection de l'enfance "expose en effet les professionnels à des situations de confusion et de violence auxquelles ils doivent avoir été préparés". Un des enjeux actuels consiste donc "à mieux prendre en compte les savoirs théoriques et les partages d'expériences dans la construction de références professionnelles partagées".

  • Action 90 - Renforcer la place de la protection de l'enfance dans les programmes de formation des différents professionnels travaillant auprès des enfants
  • Action 94 - Mener un travail prospectif sur une évolution de la formation des cadres ASE et sur la valorisation de la spécificité de leurs responsabilités, etc.

Par Linda Daovannary in TSA juin2015

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